mercredi 8 avril 2015

Lettre à Sophie

Voilà 10 ans que tu es partie. 
Malgré cela, ta présence se fait sentir partout dans cette maison de Chalosse que tu avais choisie et où tu espérais vivre des jours heureux. 
Le destin en a décidé autrement…
Tu n’as pas supporté que, par le non respect de la parole d’un élu , nous ayons été obligés de céder ce magasin que tu aimais tant et où tu trouvais ta raison de vivre. 

Tu n’envisageais pas la vie sans travail et sans t’assumer pécuniairement. Pourtant, tu as lutté contre l’adversité mais au petit matin de ce 14 avril 2005, tu as rendu les armes et es partie vers d’autres cieux.
Depuis ce jour, papa et moi, n’avons pas trouvé de repos.
Moi,  je traine une rancœur qui empoisonne ma vie. 

Les évènements qui ont suivi ton décès m’ont conduite à affronter ceux que je rends inconsciemment responsables de ta mort prématurée. 
Cet affrontement s’est soldé par une revanche électorale.
Mais la peine est toujours là.
Le combat que je menais, avec toi, contre la maladie, fut un échec. 

Alors, je me suis découvert une autre passion : la défense des entreprises et de ceux qui investissent pour créer de l’emploi.
Mais ce monde est bizarre. Tout le monde souhaite travailler mais peu de personnes s’investissent pleinement. 

Toi qui étais si courageuse, si combative, tu serais surprise de voir les transformations de la société…
Tout n’est qu’imposture et manipulation. 

La haine qui sous tend les relations humaines ne laisse présager rien de bon. Je me rappelle ces dialogues que nous avions où tu me faisais part de tes espérances mais où ta lucidité entrevoyait les limites de l’âme humaine.
J’essaie d’être digne de ta mémoire et espère que, de là où tu es, tu guideras mes pas pour faire avancer les causes qui nous tenaient à cœur sans pour autant heurter trop de consciences.

Tu es et resteras ma référence. Le reste n’a plus d’importance.
Papa et moi sommes des vagabonds à la recherche d’un amour perdu :  le tien.

Claire Duprat