Rappelons que de surcroît, certains procès-verbaux d'audition se sont retrouvés en temps réel dans la presse écrite.
En période électorale il existait une tradition républicaine bien ancrée : les juges d'instruction cessaient d'opérer afin de ne pas peser sur le suffrage universel.
Ceci permet d'expliquer pourquoi un service judiciaire s'est étroitement impliqué dans la campagne présidentielle en traquant une hypothétique infraction pénale dont les juristes sérieux estiment qu'elle n'existe que dans l'imagination, apparemment très fertile, de la cheffe du Parquet National Financier.
L'univers politique est rude. Il appartient donc à ceux qui se présentent à l'élection suprême d'anticiper, et à défaut de parer les attaques de l'adversaire. En revanche, c'est l'irruption de l'appareil judiciaire qui est profondément choquante dans le cas qui nous occupe.
L'actuelle majorité ne nous a pas éblouis par son talent à traiter les problèmes de notre société. A l'exception des interventions militaires en Afrique et des assassinats ciblés de chefs terroristes, le président de la République laissera, après Félix Faure, quelques traces vaudevillesques dans l'histoire. C'est plutôt cocasse, voire sympathique.
Il ne faut pas oublier que l'équipe élyséenne dispose d'une expérience manœuvrière au regard de laquelle la droite fait figure d'enfant de cœur.
Celle-ci s'est encore manifestée avec l'affaire Cahuzac. Pris le doigt dans le pot de confiture, ce dernier avait profondément déstabilisé son camp.
Qu'à cela ne tienne. D'un coup d'un seul, la gauche allait rebondir par une manœuvre remarquable que personne ne vit venir.
La création d'un Parquet National Financier a en effet permis au PS de réaliser un vieux rêve remontant à l'affaire Urba: contrôler étroitement toute la chaîne pénale des dossiers financiers.
Il faut bien mesurer une réalité. Malgré le mépris affiché par le Chef de l'État pour les magistrats dans Un président ne devrait pas dire ça, les Français doivent savoir que l'immense majorité des juges est profondément honnête. Accablés de travaux inutiles, de réformes insensées, ballottés au gré des faits divers et des lubies idéologiques, ils se contentent de faire leur métier et d'appliquer le droit dans des conditions extrêmement ingrates.
Avec le Parquet national financier, le pouvoir ne court plus aucun risque.
Avec le Parquet national financier, le pouvoir ne court plus aucun risque. Tout remonte à Paris, tout est traité à Paris. Nos concitoyens doivent être conscients que le PS dispose - avec le Syndicat de la Magistrature -, de militants que les scrupules déontologiques n'étouffent guère. Rescapés du marxisme à travers le droit-de-l'hommisme, ils occupent les postes sensibles de l'institution.
La classe médiatico-politique a probablement enterré un peu rapidement le candidat Fillon, tout en adoubant précipitamment Emmanuel Macron.
Pour faire taire interrogations et critiques, une information doit être ouverte et confiée à un magistrat dont l'intégrité est reconnue par tous: Renaud Van Ruymbeke!